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LES MOTS POUR LE DIRE...

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22 octobre 2021

Si un conte m'étais conté

 

Si un conte m’était conté….

   « Une lettre pour vous ! Une lettre pour vous ! »

Bouboule s’agitait autour de Socette fracassant le silence de ses éclats de voix.

Ce dernier, la tête enfouie au creux de ses mains, songeait aux Noëls d’autrefois. 

Comme le temps semblait irréel, déjà 1107 années que sa boule Marquée SC s’était éclatée au pied d’un sapin sans joie : le roi Bérenger 1er, l’italien, régnait alors sur un moyen-âge englué dans un voile de tristesse.

Comme il était loin le temps des veillées, des mains qui se réchauffaient en serrant d’autres mains ! A présent les textos, les écrans avaient remplacés la chaleur dégagée par l’HUMAIN !

« Que dis-tu Bouboule ? Une lettre ? Pour moi?

« Oui, oui…celle ci est pour vous « 

Le bureau de Socette s’en trouvait tout illuminé et le violet feu-follet irradiait de sa lumière joyeuse l’antre du vieux lutin.

« Oui….oui…regardez dans votre boule de verre, regardez vite, c’est la grand-mère qui écrit mais c’est la petite fille qui dicte. »

Socette se leva prestement.

En s’approchant de la « boule », son cœur avait 20 ans.

Ce qu’il vit le réchauffa :

La pièce était blanche, le lit était blanc et une multitude de jouets, aux couleurs chatoyantes, emplissait l’espace.

La grand-mère était penchée sur une feuille blanche, elle aussi, qu’elle noircissait avec application. Comme une enfant sa langue écartait ses lèvres fardées pour se montrer dans un souci de bien faire.

Le temps était passé sur la vieille dame sans la briser et elle portait des habits colorés comme pour dire au monde entier : « vous voyez, je suis encore là et vivante »

Sa petite fille était brune et deux yeux verts magnifiques renvoyaient dans la pièce la lumière incandescente de l’émeraude. Son teint était de porcelaine et avec  ses boucles brunes en cascade, elle ressemblait à s’y méprendre à un personnage de Dickens.

Socette était si attentif que même l’entrée d’un Foufou curieux et facétieux dans la pièce ne pu distraire son attention : il ECOUTAIT.

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   Bonjour Père Noël…..

 

Je m’appelle Lily, mais tout le monde me nomme Linotte, la faute de ma grand-mère, qui disait toujours :

« Ma Lily, tu es une vraie tête de linotte…et Linotte m’est restée !

Ca te plait toi « Linotte » ?…moi je me suis habituée et même mon amie Suzanne dit « Linotte » lorsqu’elle murmure à mon oreille.

Remarque, Suzanne n’est pas contrariante, après tout elle me doit la vie.

Il faut que je te dise que ni Papa, ni grand-mère ne l’ont vue.

Je m’arrange toujours pour qu’elle reste bien cachée lorsqu’ils rentrent dans ma chambre. Mais à toi, je peux bien la présenter, Suzanne est mon amie imaginaire et  jamais elle ne me contrarie. Elle chante avec moi, elle danse avec moi et parfois elle m’aide à faire mes devoirs.

Bon, je raconte, je raconte mais je t’écris pour voir si c’est vrai que tu existes et que tu peux réaliser tous les vœux des enfants.

Moi, je voudrais un bébé, mais pas un bébé poupée, un VRAI bébé, avec de vraies petites mains qui serreraient mon doigt et des joues toutes petites que je pourrais embrasser. UN petit frère qui pourrait jouer avec moi et qui parlerait bien plus que Suzanne !

Papa dit que la machine à fabriquer  les bébés est cassée, mais moi je pense qu’il ment et grand-mère  a les yeux mouillés lorsque je  lui en parle, c’est elle qui a eu l’idée de cette lettre pour toi.

J’ai sept ans et sa main écrit les mots  que je dis…….bon elle connait Suzanne maintenant, tant pis !

Et  tu crois que tu peux m’apporter un bébé même si maman est partie au ciel ?

                                               §§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§                           

 

 

 

   Socette pleurait, il pensait que les lutins n’avaient pas de larmes, que seuls les humains avaient cette faculté d’inonder le monde de leurs émotions en cascades !

A ses côtés Bouboule interloqué avait cessé de faire le clown et Foufou «drapait » de blanc la boule de verre qui n’en demandait pas tant.

Le vieux lutin observait toujours : 

Je vais faire de toi une petite fille heureuse !

 

   Qu’on attelle mon traineau et que ma boule de verre m’emporte  à travers la galaxie au pays de Lily

 

   Foufou tournoyait, tournoyait, …..Les arabesques  blanches qu’il créait, semblaient écrire « et moi…et moi…je viens ? »

 

   Tu viens…décida Socette, ton aide me sera précieuse.

 

   Bouboule boudait dans son coin : voilà et moi je reste là ! Je sers à quoi hein ? À balayer le tapis ?

 

Toi tu seras mes yeux, fixés sur la boule de verre.

 

Je serai ton œil de verre quoi ?

 

En quelque sorte, allez, ne te mets pas en boule Bouboule.

 

Ah ça c’est malin….. !

 

   En un tour de main le Lutin, attela les rennes Tonnerre et Furie, mit de la poussière d’étoiles dans le réservoir, bidouilla quelques boutons récalcitrants, chercha frénétiquement la clé du majestueux attelage qui réapparût comme par magie et grimpa dans cet équipement pour disparaître enfin dans un nuage de fumée dense.

 

   L’arrivée dans le parc des « tout est possible » fut chaotique : accroché  au traineau, Foufou voletait et Socette, en retenant sa casquette de cuir, eut bien du mal à maitriser ses rennes qui se croyaient déjà le 24 décembre !

 

 

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   Assise sur un banc du square Aude se souvenait :

 Elle avait touché le bonheur et celui-ci, tel le vent, s’était enfui comme un voleur, emportant ses sentiments.

Pourtant, en partant, l’ouragan, avait laissé, loin des tornades, deux alizés aux cœurs fondants.

Ses enfants étaient ses soleils, ses sourires, son étendard de Maman.

Titan était à l’école, il allait avoir huit ans et à ses pieds, son  Bébé Anatole, gazouillait, parlant à ses mains.

Soudain, le vent, ce revenant, lui enroula autour du cou, un foulard blanc.

 

   Pendant ce temps PAPA se promenait dans les allées… flânant. Il pensait que jamais il n’avait trouvé un  mois de Décembre si doux. Pourtant déjà Noël pointait son nez et avec lui son cortège de lumières clignotantes. Le rouge et le vert envahissaient tout. A chaque coin de rue, de gros arbres aux boules scintillantes, sentinelles drapées de magie, offraient aux passants la majesté de leurs ombres.

Il aperçût Aude, telle une fenêtre entrouverte sur la pensée d’un rêve

Un nuage blanc vola, un foulard à ses pieds ?  

Il le ramassa.

« Madame ceci-est à vous ? »

« Pas vraiment, il est venu comme par magie s’enrouler autour de mon cou. »

« Et comme par magie, encore, il atterri à mes pieds. Petit futé ce foulard là : un vrai magicien ! »

« Je m’appelle Aude et ce coquin dans son panier, c’est Anatole. »

Foufou, son rôle terminé prit un courant d’air en partant et telle une feuille morte, glissa sur le gazon.

Socette, embusqué derrière un sapin, lui faisait signe, se réjouissant qu’ils aient tous deux donné un coup de pouce au destin.

 

 

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Bouboule, collé à la boule de verre, avait observé la scène avec attention.

S’il avait eu un cœur, pensait-il,  sûrement celui-ci se serait manifesté en battant la chamade,  mais la petite boule violette pensait qu’il lui manquait un corps et il incluait dans ce manque cet organe si sollicité dans l’émotion.

La mère Noël qui était entrée telle une ombre dans la pièce, s’attendrissait devant le chagrin de Bouboule. Elle se promettait de remédier à cela au plus vite. Après tout, l’entourage du Père Noël avait aussi le droit d’exprimer des vœux !

La grande « cheminée des souhaits », continuait à recevoir des lettres par brassée.

Il y en avait de toutes formes, de toutes couleurs et des timbres du monde entier proclamaient assez la grandeur et le succès avéré du Père Noël !

Des dessins, des photos, parfois même de petits cadeaux fabriqués avec amour par des enfants désireux de se faire pardonner une faute. Des odeurs aussi : le safran, la cannelle, le caramel et le pain d’épice.

Bouboule, en se retournant aperçu la vieille dame qui s’asseyait près de sa machine à coudre magique. Elle pédalait, elle pédalait et les tissus dansaient sur un air de « Vive le vent »

Le feu-follet violet se mit à danser et à chanter à tue-tête. C’est la scène à laquelle  assistèrent en rentrant un Socette exténué et un foufou plus blanc que jamais dans un équipage qui s’essouflait.

 

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Pendant ce temps, la « belle histoire » qu’ils avaient amorcée, se poursuivait.

Aude et Papa accumulaient les restaurants, les rendez-vous et les rencontres sur ce banc qui avait été témoin de leur première fois.

Ils avaient cherché désespérément le tissu blanc qui les avait réunis, sans succès. !

Les arbres clignotaient, les fenêtres chantaient, un timide soleil continuait de briller dans un décembre où la douceur s’attardait.

Un jour papa osa LE baiser et ils surent alors que leur vie prenait un virage qui les comblait.

Ils faisaient des projets :

 Ces « trois » qui faisaient leur joie et qu’il leur fallait réunir en un tableau charmant : une maison emplie de leurs rires, un jardin où traineraient leurs jouets, un chien qu’ils couvriraient de caresses et une chaleur familiale qu’ils partageraient avec grand-mère autour d’une cheminée dont le feu crépiterait !

Ce fut décidé : Noël serait l’apothéose de tous ces souhaits et les enfants seraient ensemble autour d’eux pour la veillée de Noël.

Grand-mère, mise dans la confidence, n’en croyait pas son cœur : le vœu de sa petite fille serait-il exaucé et ce petit Anatole comblerait-il ce rêve qu’elle avait fait un jour : avoir un bébé à câliner ?

 

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Le 24 Décembre, le ciel se décida et la neige en tombant saupoudra de blanc la carte postale :

Une cheminée rougeoyante, un sapin drapé d’organdi, de jolies boules colorées qui s’accrochaient aux branches, des guirlandes clignotantes donnant aux visages un jeu d’ombre et de lumière qui n’en finissait pas, des rires qui emplissaient la pièce et une odeur de pain d’épice, venant de la cuisine où officiait Aude, un tablier serré autour de sa taille svelte .

Papa était aux « anges », un soir de Noël ceux-ci ne pouvaient qu’être là !

Grand-Mère observait, un sourire aux lèvres, sa petite Linotte qui n’en finissait pas de caresser le bébé Anatole qui riait au éclat…

Le père Noël était passé et de tous les cadeaux reçus celui-là était le plus MAGIQUE :

Un petit frère déjà tout rose en fossettes et en sourire et un autre de son âge qu’elle adopta immédiatement comme un ami, un confident.

Suzanne fut oubliée, reléguée dans ses pensées à la tristesse des Noëls passés.

« A table les enfants ! ».

…Chaleur d’un clan reconstitué !

Le bonheur est à portée du cœur, à portée des nos souhaits, il suffit de le vouloir vraiment.

 

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« IL » rentra exténué au petit matin, sa tournée terminée.

Personne ne le vit, il était celui dont tout le monde parle et que l’on ne voit jamais !

Dans le bureau de Socette, la mère Noël s’attardait. Elle avait comme un air de conspiratrice suspendu à son visage souriant.

« Bouboule, il me semble qu’il reste un paquet. »

 « Mais non, ils ont tous été distribués. »

« Regarde tout de même, je ne voudrais pas qu’un enfant trouve sa chaussettes vide! »

Bougon, la boule violette obtempéra. Son nom était inscrit en lettre d’or : BOUBOULE.

Il déchira rapidement le papier et ce qu’il vit le laissa sans voix :

Un corps, un vrai corps qu’il enfila à la hâte :

Des bras qu’il agitait brassant l’air dans des  mouvements saccadés, de vraies jambes qu’il fit danser sans tarder invitant la mère Noël en une valse échevelée.

Oh merci, merci, merci…et j’ai un cœur aussi pour vous aimer !

La mère Noël le regardait, « tu sais tu avais déjà un cœur c’est si facile d’aimer ! »

 

 

                                               §§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§

 

 

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3 novembre 2020

journal d'une confinée 9

25 Octobre 2020

 

 

Je suis encore « confinée », confinée volontaire depuis trois semaines.

A la salade, je suis malade, au céleri suis-je guérie ?

Ca sera toi qui seras rattrapée par le Shadock ! Et toc nouveau jeu du « chat perché ».

« Positive », plutôt joli comme mot non ?......d’habitude oui …mais là non.

Comment vous dire : de la température deux jours, une petite toux et un bon rhume.

Parfois je sens mon parfum, parfois non. Hier soir Doudou m’a servi un verre de rosé, je lui ai dit drôle de gout ton vin, il paraît qu’il était bon ! Bien, je vais en boire jusqu’à partager son avis (sur plusieurs jours s’entend !)

Mon ressenti : 

Ma sœur me dit qu’au Moyen-âge on aurait fait une croix sur ma porte.

Pestiférée…..heureusement il y a le téléphone mais si je ne meure pas de la Covid, surement je vais mourir d’ennui.

La fête de la marmotte je vous dis : aujourd’hui comme hier et demain sera idem !

Déjà que la Toussaint n’est pas propice à la gaieté, mais on atteint des sommets !

Bon, il y a Noël  qui pointe son nez et là je kiffe. Je m’enguirlande toute la journée, je grimpe, je bombe et oui  il y a comme un parfum d’enfance que mon nez paresseux ne peut ignorer.

Manquerait plus que lorsque je sortirai, ces Messieurs du gouvernement imposent un nouveau confinement !.....c’est fait !

Pas de conclusion donc pour ce « journal d’une confinée »….mais

 Je veux de l’espace, je veux de nouveaux paysages, je veux des trains, des avions, des rivières, des mers turquoises et surtout je veux serrer dans mes bras les gens que j’aime …et comme dirait ma petite fille : même ceux que je n’aime pas !

Bon NEGATIVE….. mais encore confinée…

 

ANY

 

 

3 novembre 2020

journal d'une confinée 8

 

8/

 

 

Septembre 2020

 

Et,

 

 

Si l’on chantait, si l’on chantait …

Une chanson douce pour oublier.

C'est une maison bleue adossée à la colline on y vient à pied on ne parle pas, ceux qui vivent là ont jeté la clé.
La maison semble en carton et les escaliers en papier
, l'isolement nous a brisés et des histoires ont été contées.
La peur est un jeu, une initiation! :
…le jeu des confinés !
Des bruits étranges ont surgi de nulle part. Les hommes ont ricané et, nous les femmes, avons chantonné pour exorciser nos frayeurs. Une ombre s’est mise à danser devant la fenêtre, celle d'une Mélodie Nelson égarée et Prévert a ramassé les feuilles mortes d'un automne qui s’installait.

Verrons nous bientôt s’enfuir l’objet de notre angoisse, sera-t-il englouti tel Orphée dans l’enfer de nos cauchemars ?

Les rires reviendront-ils cascader sur les murs gris ?

Et les faces cachées surgiront-elles derrière les masques ?

Peur nous?


Peur d’un Shadok?

 


…Peut-être…

3 novembre 2020

journal d'une confinée 7

7/

 

Dimanche 29 Mars 2020

 

 

Je n’ai pas écrit pendant deux jours, je suis  partie au Canada, près du lac Ontario. Je suis bien là-bas, cela fait plus de cinquante ans que j’y retourne, chaque année, régulièrement.

Je suis reçue par la famille Whiteoak et la magie opère à chacun de mes séjours à Jalna.

Je devais avoir seize ans la première fois. Eden était mon préféré (pensez, un poète !). Avec les années je me suis attachée à Renny et à présent c’est Ernest qui a ma préférence….logique.

Il fait encore un peu froid et l’on me couvre de fourrures pour éviter que je m’enrhume, je n’ai pas osé leur parler du Shadok, ils sont si loin de tout ça !

Aujourd’hui, je vais me rendre à l’église, c’est incontournable, la vieille Adeline va chanter, faux. La famille va l’entourer et la maintenir debout.

En sortant, elle ira saluer le docteur Ramsay, son vieux complice et elle paradera dans sa jolie robe à crinoline qui sent un peu la naphtaline.

Meg rassemblera les enfants et les grondera un peu pour la forme.

De retour à la maison, les Whiteoak se mettront à table, ils ont un appétit féroce et une certaine « férocité » dans le propos.

L’Aïeule rousse soudain s’écrira : « venez vite m’embrasser, les baisers prolongent  ma vie ! … »

Savez-vous que moi-même, je me sers de cette formule auprès de mes petits enfants, je leur dit :

« Vite vite venez m’embrasser…une année de gagnée ! »

Oui, mes chéris, c’est à Adeline que j’ai emprunté la formule magique, pour elle ça a marché, elle aura vécu plus d’un siècle…..enfin beaucoup plus, grâce à Mazo de la Roche, qui l’a rendue éternelle.

Je ne sais pas quand je vais rentrer, il y a plusieurs tomes …

 

A demain…peut-être !

 

 

3 novembre 2020

journal d'une confinée 6

6/

Mercredi  25 Mars 2020

 

Petit coup au cœur en inscrivant la date, vous savez pourquoi…..

Autrefois, au Sacré-Cœur, les sœurs me disaient toujours : tu es née le jour de l’Annonciation à Marie. Si seulement aujourd’hui était jour d’annonciation d’une bonne nouvelle.

Non, je ne suis pas seule au monde ! Vers 4 heures ce matin premier message, ma sœur une insomnie… et ensuite non stop. Je vous adore je ne voudrais pas un autre entourage.

Lorsque tout sera fini, je vous raconterai cette journée surréaliste en détail.

J’ai reçu des bouquets de fleurs virtuels dont j’ai respiré virtuellement les effluves.

J’ai écouté cœur serré des « bons anniversaires » chantés avec tant d’affection que j’ai fondu liquéfiée au bout du fil.

Mes voisins de Ver sur Mer ont fredonné avec vidéo  des vœux pour moi et Dominique les accompagnait à la guitare…un régal et une monté d’émotion difficile à maitriser.

J’espère me souvenir longtemps de cet anniversaire, il restera gravé en moi.

Ascenseur émotionnel : un peu de « semblant de bonheur », un peu de « semblant de malheur », le tout saupoudré d’un zeste d’espoir.

Ce sera mon seul cocktail pour ce soir !

Il était une fois une famille. Souvent ses membres se réchauffaient à la chaleur d’une affection partagée.

 Il était une fois des amis, des apéros et des diners.

Il était une fois des câlins, des embrassades et du bon vin.

Ça n’était pas un conte de fée,  mais un beau livre à feuilleter.

On nous aura collé les pages pour nous empêcher de rêver. !

Comme des enfants, nous serons sages pour que l’histoire continue

Et, sans que trop de personnages, de ce récit, aient disparu !

Je ne veux pas que le « Shadok » soit le héros de l’aventure,

Contre lui,  nous ferons BLOC…..c’est sûr. !!

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3 novembre 2020

journal d'une confinée 5

5/

 

Mardi 24 Mars 2020

 

 

Hier soir, je me suis endormie avec, nichée au fond de moi, une petite boule légère et lumineuse que l’on nomme « espoir ». Donc : une nuit sans rêve et sans ombres fantomatiques.

Ce matin le ciel me semble plus bleu, le gazon plus vert et le cours d’eau traversant mon jardin plus paisible.

Attendons (pas trop longtemps…), il y a des cerveaux qui cherchent et qui trouvent parfois.

Le Shadok a du souci à se faire….

 

Bonjour le soleil ! Bonjour « astre dieu »

Qui vient inonder notre cœur, pareil,

A la belle, dormant au jardin pluvieux,

Où les faux-semblants saupoudrent en ondées

La langueur mièvre d’un jour qui s’achève.

Au « 25 », bonjour, ce traître, embusqué,

Juda de toujours écrasant d’années

Mon calendrier !.

 

 

A demain….Zut…il arrive !

 

3 novembre 2020

journal d'une confinée 4

4/

 

Dimanche 22 Mars 2020

 

Il était une fois des mots, il était une fois des maux et le tout mélanger faisait une vie.

J’apprends à me familiariser avec le « progrès ». Je télécharge des applications dont je zappais l’existence, pour communiquer visuellement avec mon entourage. (Retour en force du maquillage.)

 J’ai bien pris la mesure du mot « virtuellement »….des câlins virtuels, des apéros virtuels, notre vie tient pour quelque temps en un énorme écran qui nous vampirise, nous retiens comme des insectes fous attirés par la lumière.

Non, je ne veux rien savoir de plus

. Pourtant, mon premier geste du matin : prendre la télécommande du rectangle noir endormi, pour l’éveiller à de nouvelles informations.

Stop, je n’en peux plus, je me lave les mains vingt fois par jour, je désinfecte, je frotte, je rince.

Consommation effrénée de produits d’entretien.

Comme c’est dimanche aujourd’hui…….quoi…. ?

Rien…

Un  jour qui en suit un et qui en précède un autre. (Un jour sans fin…. c’est la fête de la marmotte)

Mes ami(e)s des clubs d’écriture mettent en place des moyens de communication pour continuer à échanger, une bonne nouvelle.

Un détail pratique, courses au drive de Cora (une nouveauté) pour la deuxième fois. Commande jeudi pour livraison Lundi entre 19h et 19h30…mais impossible de rajouter les manques intervenus entretemps.

Chercher l’erreur, deuxième déplacement pour Vendredi à prévoir ?.....pour les séniors pas TOP !

 

A demain…..

 

3 novembre 2020

journal d'une confinée 3

 

Samedi 21 Mars 2020

 

Le soleil boude.

C’est un détail mais, en ces temps de grisaille, un détail important !

 Le jardin est si beau et le printemps si doux. J’ai de la chance, un petit cours d’eau clapote au bout du bout et les canards s’agitent sur la pelouse parfaite qu’un mari désœuvré entretient avec soin.

Ce matin, j’ai eu mes coup de fils habituels…..ma sœur et ma cousine pense que je suis dépressive.

Le suis-je ?

Ai-je des raisons de l’être ?

Un détail amusant : j’ai pris les ciseaux et ma frange crie « au-secours ».

 A présent j’ai un petit coté Jeanne d’Arc , mais je n’entends aucune voix, si ce n’est celle de Doudou qui me crie « à table ».

Pourtant, comme j’aimerais prendre les armes pour bouter le Shadok hors du monde.

Le carré sautillant continu de déverser à flot des torrents d’informations qui me broient. Je me rapetisse à souhait. La gomme de la peur m’efface peu à peu.

Marre du virtuel, envie de câlins, envie de toucher, envie…envie !

Nous avons pris un rythme de vie « pépère » avec Doudou, tout est avancé : le lever, les repas, le coucher.

«  Philo sort de mon corps » !

Philomène, ma petite grand-mère qui, ayant vécue à petits pas, est presque devenue centenaire…..

Mais le Shadok veut rétrécir nos vies, trop de monde sur la planète bleue : secouons la boule pour faire tomber les marionnettes. !

 

 

A demain….sans doute.

3 novembre 2020

journal d'une confinée 2

2/

Vendredi 20 Mars 2020

 

Beaucoup d’émotion.

Le confinement redonne à chacun du TEMPS.

 Je me souviens que lorsque j’étais en activité, un geste n’attendait pas l’autre. Parfois j’anticipais pendant que je « faisais » et tout devenait mécanique, précis : mon cerveau commandait mon corps, sans pensée ni état d’âme.

Déjà la RETRAITE m’avait happée par surprise, prise en otage et, au début, je m’étais rebellée.

« Non pas encore, pas moi ! »

Pourtant était venu le temps d’avoir le TEMPS.

Que pouvais-je en faire moi ! Il m’avait tellement manqué et à présent il arrivait, le sournois, à profusion.

Mes bras étaient vides, les enfants partis, les chambres désertées et je n’étais plus personne, qu’une femme qui avait « le temps » !

Que dire de ce jour : pour nous les plus âgés nous nous sommes habitués à l’inactivité, mais pour les plus jeunes c’est l’assignation à résidence avec le « Shadok » pour geôlier !

Ce matin, j’ai appelé mon médecin.

L’oreille toujours !

Elle m’a dit si vous ne souffrez pas NE VENEZ PAS. Zut c’est ma bonne oreille qui s’est mise en sourdine, une façon de n’entendre que la moitié des messages alarmants qui nous assaillent.

Beaucoup d’émotion.

Le passé se rappelle à mon présent,  je reçois des messages de personnes « oubliées », leur souvenir

était dans un coin de ma mémoire…...le « Shadok » pour une fois a une action positive !

 

A demain…….peut-être.

 

3 novembre 2020

journal d'une confinée 1

1/

LE SHADOK

 

Jeudi 19 Mars 2020

 

Il y a une semaine que je ne sors que pour urgence. Un petit malin déguisé en  Shadok m’a privé de ma vie.

Il s’est niché partout : dans la main de mes amis, dans le fruit que je choisis et même dans les câlins de mes petits enfants !

Ma maison est devenue « cage de canari » : la nature l’entoure, le soleil l’inonde mais la porte quoiqu’entrouverte se doit de rester close.

Le matin passe assez vite, le monde se manifeste : les enfants qui s’inquiètent, ah oui j’ai passé les 70 ans fatidiques, ma sœur qui s’ennuie et me raconte les petits riens qui l’occupent, ma cousine au loin coincée au paradis et qui redoute l’enfer (elle est à la Réunion), les amies recluses elles aussi et qui donnent des nouvelles.

Je me rassure, la maison est grande, le jardin magnifique (Doudou y veille) et hormis une petite toux et une oreille qui me démange, je me porte plutôt bien.

Je ne puis m’empêcher de penser que je vais perdre quelques mois de ma vie et à présent ils comptent triples.

Je ne puis m’empêcher de penser qu’autour de moi souffle un vent qui joue au « chamboule tout » avec mes certitudes.

Je ne puis m’empêcher de penser que le « Shadok »s’entraîne chaque jour à la roulette russe avec nos vies.

Je ne puis m’empêcher de penser que les gens que j’aime sont en danger.

Je ne puis m’empêcher de penser que je pense égoïstement et que le monde ne se résume pas au petit périmètre de mon affection.

Le soir m’entraîne dans un océan de pensées négatives où je me noie parfois.

Demain sera un autre jour et je serai là devant mon écran pour raconter…

 

 

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