L'homme à la moto
Il portait culottes Zara...
Ce jour là.
Je les vis partir
Non sans frémir.
A cheval sur la "chose"
Ils oublient l'arthrose...
Lui est James Dean
Un géant
Que fascine
Le monstre rutilant.
Notre rue s'anime
Ils sont arrivés
Les papous très dignes
Sur "elle" arrimés
On leur fait un signe
Ils ôtent les casques
De leurs cheveux blancs.
Et Mimi descend.
Mais si leurs yeux brillent,
C'est d’avoir vingt ans
Et la vie pétille
Remontons le temps.
Le café d'en face
Est aux aguets
Pour leur départ tous"fin prêts".
L'échec menace
Lorsque la moto
Se refuse à faire son "gros rototo".
Elle crachote,
Ses feux clignotent,
Le motard transpire sous l'effort.
Mimi avait remis son casque
Et sur son visage le masque
Du bonheur subsiste encore.
Nous perdons la face
Face au café d'en face.
Ma cliente est en pose.
J’attends leur départ
Les laisser, je n'ose:
J’espère sortir mon mouchoir.
Enfin, elle daigne vrombir
La machine à soupirs
Les deux casques s'installent
Pieds calés aux pédales.
Un dernier au revoir
Une main qui s'agite...
Et un méchant trottoir
Nous fait rater la suite.!!!