Zora
Souvent, elle ouvrait la malle des souvenirs, c’était un besoin qu’elle avait de se faire mal. Dans un couvent elle se serait flagellée. Dans la forêt, elle se parlait…
« J’embrasse ton image, elle est froide comme du marbre. Une petite buée t’efface, tu es dilué dans les méandres du passé. J’essuie de mon doigt le verre, pour te retrouver. Tu souris, sembles amusé. Sens-tu ma main caresser ta joue, contourner tes yeux pour finir sur ta bouche ? Un voile de poussière t’habille d’un masque de caresses esquissées. Je voudrais te voir bouger, sentir ta peau frémir et ton duvet se hérisser sous l’émotion retrouvée.
J’embrasse ton image, elle m’observe, je n’ai pas cillé, regards croisés, en garde pour le combat, face au passé « décomposé ».
Je te dépose dans la malle, coincé entre ma robe de mariée et ma collection d’Illusions perdues, bouche écrasée contre Lucien de Rubimpré. Tu peux frapper, défense d’entrer où de sortir, je te garde comme un trophée. »
A présent, elle pleurait inondant le bois, à genoux devant ce bric à broc éparpillé. Ses cheveux la recouvraient, elle pensait à cette petite fille entrevue et à son loup rouge. Max était-t-il son loup à elle, aurait-elle pu l’apprivoiser ?