31 mars 2007
LA FEMME ARAIGNEE
Septembre,
les essuie-glaces ont repris leur comptine lancinante.
Elle ruisselle, cramponnée à son mur
comme un poulpe à son rocher .
L’eau du caniveau inonde ses chaussures blanches
et elle patauge dans les flaques à petits pas…
sans avancer.
Aurais-je figée la scène sous un soleil d’été ?
La pluie donne au tableau un flou de drame,
tissé de pitié.
Vitesse et instantané,
deux, trois secondes pour enregistrer :
l’homme referme la portière, il est jeune,
sans doute s’agit-il de sa grand-mère
qu’il a « calé » sur la pierre
pour lui éviter de tomber
Mes larmes ont coulé.
Dans ma mémoire ensommeillée,
d’autres jambes ont vacillé,
d’autres bras ont enserré,
mais le mur était de chimère
et c’est le corps de ma mère
qui, ce jour là, avait sombré.
-11-
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