LE PARFUM DE LA DAME EN ROSE
Elle est là comme un bonbon suranné, enrubannée de solitude, bouton jamais éclos, rose avortée dans un jardin en jachère.
Seules les épines n’ont pas manqué et telle la fleur du poète, la marâtre nature ne l’a pas épargnée !
Pourtant, elle a cru que le soleil au zénith écarterait son cœur trop serré pour s’ouvrir, mais le crépuscule la fait souvent blêmir et gémir et mourir .
L’important n’est-il pas d’atteindre enfin l’aube, d’ébrouer la rosée, de sourire au jasmin dans la douceur d’un lendemain ?
L’important n’est-il pas de s’étourdir et d’ignorer la terre qui attend l’heure des pétales qui chavirent ?
On est bien peu de chose et mon amie la « Dame Rose » est partie ce matin.
Elle a quitté le gris et a pris le pari de s’épanouir enfin sous le ciel d’Italie.
Et sa carte postale, message odorant et coloré, montre la baie de Naples envahie de rosiers, avec des arbrisseaux montant vers d’autres nuits que celles de notre belle évadée de l’ennui !!!