les chevaux sur le pont
Nuages à l’horizon, moutonnements aériens, bleu noyé dans le blanc…tulle vaporeux, drapé dans le lointain.
Je m’accroche au volant, la vitesse me porte. Je fends la vie, le vent : que le diable m’emporte !
Soudain je les vois, avançant en glissant dans un ciel marbré. Ils franchissent au trot la porte enchantée qui m'éloigne du rêve pour me jeter, vaincue, dans la réalité.
Les yeux écarquillés, je vois passer les cavaliers.
Ils semblent voler et je me prends à imaginer que les licornes blanches des livres de l’enfance, ont quitté le papier pour partir en errance au dessus de mes routes au goudron fatigué.
Une minute à peine pour tout photographier : l’élégance des hommes et la robe racée de leurs montures immaculées.
Puis, les funambules d’un jour ont regagné le monde des contes fabuleux, avalés par la brume, dévorés par les cieux.
Moi, j’ai repris ma route, les mains sur le volant.
Avançant en déroute…mais toujours en rêvant !