la femme au tableau
Ses petits talons rythment la cadence de ses pas
Elle rejette à l’arrière les cheveux virtuels qui encombrent encore sa nuque.
Pourtant, la coupe est courte, l’habitude seule a déclenché le geste.
Les petites marionnettes s’agitent sur le trottoir.
Les fils du destin tendent les bras, avancent les jambes et agitent les têtes.
Il faut se hâter, la vie n’attend pas, dévorons le présent pour mieux digérer
le passé, tout en se gardant une petite faim pour l’avenir.
Pourquoi elle ?
Pourquoi ne pas avoir photographié le gros homme
dégoulinant de sueur ou la femme fardée, maquillée par le temps et dont les
paupières lourdes gardent le poids des insomnies passées ?
Parce qu’un tableau est niché sous son bras. Parce que le paysage qui danse sous la manche retroussée, chante les couleurs flamboyantes d’une église colorée.
Parce que le soleil a envahi l’espace et que la grisaille de novembre s’en est trouvée diluée dans la chaleur d’un petit rectangle de toile multicolore trottinant joyeusement sur le pavé !