Si un sapin m'était conté...
Elle m’a sorti de sa mémoire, un soir.
M’a habillé de ses pensées, cachées.
M’a choisi grand, comme le temps… passé.
J’attendais, suffit-il d’y croire, pour voir.
Première boule d’un rose pâle, si pâle
Et premier cri à la vie jeté, claironné!
Message clair pour la postérité :
Moi, au sommet, je m’en vais m’accrocher.
Boule à facettes, nichée sur le côté,
Tous les émois d’un cœur soulevé,
Éclats d’amour en multiple « brisées »,
Reflets changeants, sentiments reprisés !
La boule noire a bien failli tomber,
Lourde de tous les absents envolés,
Ombres valsant aux Noëls passés,
Souvenirs tendres, tendrement balancés.
La boule d’or est venue m’éclairer,
Symbole fort d’un bonheur retrouvé,
Miroir où tanguent les nouveaux arrivés :
Petits lutins qu’elle couve à les briser !
La boule « argent » a bien failli rester
Coincée au fond de la boite à idées.
L’a extirpée, les manches retroussées
Comme revanche aux échecs comptés.
Dernière boule qu’elle ne peut oublier
En transparence, y dorment deux bébés
Collés serrés pour toute éternité.
Comme il fait noir !
Elle m’a enfoui dans sa mémoire…ce soir.