En Sarthe...
A peine le temps d’être au parc
Et d’y voir voguer les bateaux.
A peine le temps de prendre marques
Que "l’arrivée" est pour bientôt...
Rosalie faisait une tarte,
Elle avait posé son tricot.
Le ciel était si beau en Sarthe,
Trop de bonheur, vraiment...c’est trop !
Elle prenait son petit sac
Vérifiait ses cheveux défaits,
Couvrait sa blouse d’un anorak,
Son miroir disait : « c’est parfait ».
Ma petite main se posait
Au creux de la sienne nichée
Amour contre amour, on partait
On descendait l’avenue Bollée.
Les commerçants nous saluaient,
Elle connaissait tout le quartier
Madame Greneaux, droite passait,
Toute drapée de dignité.
A ses côtés, je trottinais,
Non je ne pouvais pas tomber
Contre son flanc je me tenais
Par la tendresse collée serrée.
Ah ! Les jeudis, les peupliers,
Les tartines grasses du goûter,
Son regard, caresse posée
Qu’elle ne pouvait plus détacher.
La sonnette du magasin,
Henri qui remontait le pain
Et leurs fauteuils dans un coin
Non Brel, tu n’étais pas loin.