Photo volée...le conte de Noël
La pluie éclaboussait
Le trottoir miroir où tout se reflétait.
Je n’étais plus qu’une ombre
Qui frôlait les murs
S’excusant d’être là
Diluée dans l’obscur,
Rampant comme un cobra.
Lui, posait son regard
Sur la faune incolore
Envahissant la gare :
Marmelade de corps !
Le flash a éclaté
En mille et une étoiles.
De moi, il a volé
Un cliché et un voile.
Quand la mort m’a happée
Mon âme il a gardée
Dans son instantané.
Depuis, je suis partout :
A genoux ou debout,
Au béton enchaînée,
A l’arrière des cars,
Sur le papier glacé
Et les journaux du soir.
Je ne puis m‘échapper
Et j’erre sur les quais
Où la pluie éclabousse
Le trottoir miroir.
C’est la vie qui me pousse,
J’ai la mort à mes trousses
Vais-je pouvoir la semer ?
...Mais, dans sa chambre noire
Il n’a pas renoncé !
Accrochée au sapin,
Dans une boule de verre,
J’attendrai qu’un lutin
Me fasse tomber...par terre !