L'oraison Brésilienne
L’oraison brésilienne
A Venise, les « je t’aime » sont embarqués
Sur des gondoles embusquées.
Voguent les serments déclamés,
Aux pieds des palais délabrés.
Les masques tombent des étals,
Ce ne sont que marchands du temple
Pourtant des siècles nous contemplent
Sur les berges du grand canal !
Mais c’est sous l’or de la nuit,
Lorsque bruissent les clapotis,
Qu’Arlequin rejoint Colombine
Pour l’aimer en sourdine.
Nous faut-il donc jeter un voile,
Attendre l’heure des étoiles,
Pour qu’un monde soit esquissé,
Redessiné dans nos pensées ?
Alors « viva carnaval »,
Les favelas ouvrent le bal,
Samba dansée pour oublier
Que la misère est colorée.
Mille confettis ont parsemé
La vase noire détrempée.
Nice, Rio, vous le sentez,
Ne sont que roses de papier !
Bientôt elles seront déchirées,
Pas même fanées !
Mettez un crèpe sur le crépon
Et faites deuil d’illusions !