L'homme aux croissants
L’homme aux croissants.
Il pousse le petit portillon, celui qui ouvre sur le jardin. Un couinement familier en salut l’ouverture.
Au bout de son bras droit, sa main serre un sac où dorment des croissants.
Sous l’autre bras, niché, le journal du jour et son lot de nouvelles qui vous donnent à penser que votre vie est belle.
Il va entrer dans la maison aux volets lilas. Il va se glisser subrepticement, comme une ombre de l’aube qui sent le dehors et la rosée fraîche et va ôter sa veste. Une voix va crier : « c’est toi ? ». Il répondra : « oui, dors encore un peu » et se rendra dans la cuisine pour préparer le petit déjeuner.
Les senteurs mélangées de chocolat et de café viendront mourir jusqu’au lit où la « voix » sommeille encore. Puis un pas dans l’escalier saluera le soleil, étoilant une vitre déshabillée de cretonne blanche.
C’est aujourd’hui samedi, demain sera dimanche et moi je pleure Archi qui s’en va ce jour tirer sa révérence.