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LES MOTS POUR LE DIRE...
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23 février 2007

max

   - Je t’ai aimé….»

   - Pardon ?

   - Je t’ai aimé, moi…celui que tu nommes le Vent.

   - Tu n’existe pas !... Tu n’existes plus !

   - Ferme les yeux. Sens-tu encore dans ton cou le souffle de mon haleine qui te frôle et te chauffe comme un vent du sud ?

   - Tout ça n’est que littérature, tu n’es que le corps de la poupée, la structure d’accueil où s’engouffrent tous les autres !

   - Pardon ?

   - Tu ne peux pas comprendre…le titre de mon livre est la poupée

   Je reprends mon récit !

  Max était à la fenêtre, il regardait passer la vie. Il se sentait misérable, calé sur sa méridienne, un coussin soutenant ses jambes endormies.

   - Putain de maladie !

   Il se souvenait de Suzanne, sa grand-mère. Il « était » Suzanne, affalé sur le reste d’énergie qui lui restait.

   Suzon qui sortait sa chaise sur le trottoir, comme au spectacle : sans entracte ni tombée de rideau.

   Lui, courrait et criait alors, comédien participant à la plus grande des comédies.

   Aujourd’hui, il prenait son billet pour le film, il était devenu spectateur !

   Une lueur malicieuse animait ses yeux : de l’autre côté de la rue, une femme s’acharnait sur un amoncellement de valises. Celles-ci menaçaient… en déséquilibre et s’effondrèrent soudain. La petite silhouette s’activa et invectiva les témoins de la scène. Elle dressa le poing vers les vitrines aguicheuses où étaient tapis les regards. Puis, elle changea de trottoir, tendant la main vers le capot d’une voiture qu’elle stoppa dans sa course folle par la seule volonté de ses doigts en griffes.

   Sa traversée effectuée, elle toucha le port. Le soleil était plus chaud, les visages fendus et les yeux rieurs.

   Elle reprit son chemin, mais la chute était amorcée, les roues bringuebalantes s’affolèrent sur les pavés qui dansaient une gigue endiablée. Cette fois, les serrures cédèrent et la femme, à grandes brassées, rassembla sa vie éparpillée. Droite, drapée dans une dignité dont les pans allaient lui échapper.

   Elle marmonna et se plaignit : monologue d’actrice brisée ! Tous les autres étaient figurants et leurs rôles se limitaient à passer….dans le champ.

   Un instant son regard croisa celui de Max et c’était lui qui avait baissé les yeux face à la mer sans vagues qui le jugeait. Zora ne changerait jamais !

  Il tira le rideau sur le mot « fin ».

  - Dans tous les spectacles de rue, il y a un fil tendu dont un funambule se rie…entre mélo et comédie !

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