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LES MOTS POUR LE DIRE...
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23 février 2007

max

  « Lui » avait l’écran de sa mémoire en cinéma permanent, avec de fréquents arrêts sur image.

   Comme ce soir de Juin, à la fête foraine. Avec qui était-il déjà ? En tout cas, il était accompagné. Il se souvenait d’une tête nichée contre son épaule et d’une main qui broyait la sienne.

   La musique était assourdissante. Il l’entendait encore et elle lui vrillait le tympan de telle sorte qu’il était obligé de se boucher les oreilles après toutes ses années.

   Les autos scooter vrombissaient et s’emballaient, vrillaient sur la piste qu’elles rayaient comme une craie sur un tableau noir. Le bruit était infernal, les visages  hilares et grimaçants tels les masque d’un carnaval fou. Ils passaient et repassaient, se fondant et se tordant en un ballet satanique.

   Oui, c’était une cérémonie païenne où l’on venait sacrifier la raison au dieu « Berlingot ».

   Et l’odeur de caramel qui s’échappait des roulottes était une invite à la communion  de tous les sens.

   Max avait tiré à la carabine, gagné un ours que la tête abandonnée avait couvert de caresses, à tel point qu’il avait eu soudain envie de le broyer et de le renvoyer à la potence de chalandise que ce diable d’animal venait de quitter.

   Il avait espéré que la rivière hantée remeublerait son épaule. Mais c’était compter sans les petits farceurs tapis comme des ombres faméliques et qui frôlaient et touchaient à grandes mains avides sans se soucier des âges et des sexes.

  Il avait raccompagné la tête et serré fort la main avant de rentrer se coucher sur une nuit sans rêve.

   Il avait bien appris de la vie depuis ! A seize ans, on ne force en rien le hasard, on le laisse décider à notre place. Il faut du temps et des rides pour être enfin maître de son destin.

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