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LES MOTS POUR LE DIRE...
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25 juin 2008

Mai.....NON!

La petite boule de Noël

 

   Il faisait beau. Le ciel était désespérément uniforme, aucun petit nuage pour annoncer l’orage !

  Pourtant, en elle le tonnerre emplissait sa colère, celle-ci dégoulinait tel un manteau d’opprobre, glissait sur ses rancoeurs et inondait son corps.

   Elle remontait, en glissant,  le boulevard Saint Michel, sans un regard sur le monde qui pétaradait autour d’elle.

   Comme un insecte torturé, posé dans un coton poisseux, elle avançait.

   Rue Soufflot, elle eut un haut de cœur et vomit sa jeunesse, sa candeur et...son quatre heure sur les pavés brûlants qui dormaient sous Paris.

   La barricade élevée place du Panthéon, éveilla ses sens anesthésiés.

   Son nez, le premier, avait réagis, un petit futé celui-ci : toujours en première ligne à l’affût de souvenirs, de dangers, ou de désirs.

   Cette fois, il s’agissait de goudron chaud !

   Ses yeux relayèrent la sentinelle olfactive : les flammes avaient brouillées ce damné ciel bleu. Bien fait ! De toute façon, elle était interdite de pureté.

   « Quelle chienlit ! », pensa-t-elle, pourquoi cette mascarade ? Dans dix ans tous ces petits affamés seront rentrés dans le rang, l’avenir les aura broyés : «ordre et prospérité » auront remplacé  « révolution et combat ».

   En attendant, ils étaient là, comme des veaux, hurlant à la liberté !

   Sur les murs, ils étalaient leurs craintes, aux couleurs criardes et gueulaient à la lutte finale, tout en croquant la pomme au jardin d’Eden.


 

 

 

   Le peuple est dans la rue, il pleut, il pleut bergère, tes moutons sont tondus et ils ont froid l’hiver !

   Elle eut un soubresaut, ses yeux voulurent s’enfuir, elle les ferma et se pencha au dessus du caniveau.

   Elle eut la vision d’une plage, d’un corps enchevêtré sur le sien. Elle entendit les vagues mourantes, les sentit lécher ses pieds et ses mains.

   L’amour était une déferlante, le plaisir un pays lointain.

   « Il ne faut pas rester là ma petite dame »

   La police était dans son chagrin ?

   Elle reprit la rue Saint Jacques en chantonnant :

   « Voici le mois de Mai, les serments volent au vent... »

   Pour elle, ne restaient que les « serrements » et une petite boule lovée au creux du ventre qui grandirait, grandirait, telle un ogre la dévorant.

   Ce fut une boule de Noël, qu’elle accrocha sur l’arbre des ses illusions perdues.

   Bientôt, il fêtera ses quarante ans dans le jardin des sentiments.

  « Elle », les années passant, a repeint sa vie en blanc, lifting du visage et du cœur, petit soleil à l’intérieur.

 

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Commentaires
C
Très joli texte, any, plein de photosz sépia, d'odeurs, de sensations...j'ai eu une longue panne d'ordi, je vois que toi aussi tu es en sommeil. J'éspère seulement que se sont les vacances. Je t'embrasse en attendant le plaisir de te retrouver.
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