journal d'une confinée 2
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Vendredi 20 Mars 2020
Beaucoup d’émotion.
Le confinement redonne à chacun du TEMPS.
Je me souviens que lorsque j’étais en activité, un geste n’attendait pas l’autre. Parfois j’anticipais pendant que je « faisais » et tout devenait mécanique, précis : mon cerveau commandait mon corps, sans pensée ni état d’âme.
Déjà la RETRAITE m’avait happée par surprise, prise en otage et, au début, je m’étais rebellée.
« Non pas encore, pas moi ! »
Pourtant était venu le temps d’avoir le TEMPS.
Que pouvais-je en faire moi ! Il m’avait tellement manqué et à présent il arrivait, le sournois, à profusion.
Mes bras étaient vides, les enfants partis, les chambres désertées et je n’étais plus personne, qu’une femme qui avait « le temps » !
Que dire de ce jour : pour nous les plus âgés nous nous sommes habitués à l’inactivité, mais pour les plus jeunes c’est l’assignation à résidence avec le « Shadok » pour geôlier !
Ce matin, j’ai appelé mon médecin.
L’oreille toujours !
Elle m’a dit si vous ne souffrez pas NE VENEZ PAS. Zut c’est ma bonne oreille qui s’est mise en sourdine, une façon de n’entendre que la moitié des messages alarmants qui nous assaillent.
Beaucoup d’émotion.
Le passé se rappelle à mon présent, je reçois des messages de personnes « oubliées », leur souvenir
était dans un coin de ma mémoire…...le « Shadok » pour une fois a une action positive !
A demain…….peut-être.